Publicités ciblées : Meta et la Commission s'accordent sur des engagements

Meta proposera aux utilisateurs européens une réelle alternative à la publicité ciblée, et gratuitement cette fois. La société derrière Facebook, Instagram et Whatsapp a proposé à la Commission européenne de revoir les conditions de refus de la publicité ciblée sur ses services. De quoi offrir aux utilisateurs européens la possibilité de refuser gratuitement le ciblage publicitaire et de se voir afficher des encarts publicitaires traditionnels.
Cette alternative a été officiellement acceptée hier par la Commission européenne. Elle attend encore de voir l'implémentation effective du nouveau système avant de clore complètement le dossier. Cette clôture est prévue pour le mois de janvier 2026 selon la Commission.
L'affaire aura duré deux ans. Fin d'année 2023, Meta avait choisi de se conformer aux exigences de la réglementation européenne en la matière, notamment le règlement sur les marchés numériques, en proposant un abonnement payant aux utilisateurs qui souhaitaient refuser l'utilisation de leurs données personnelles pour le ciblage publicitaire.
Consentement contraint
Pour de nombreux critiques, comme l'association noyb, cette solution revenait à l'instauration d'une "taxe sur la vie privée". Et par ailleurs ne respectait pas les critères définis par le RGPD, qui exige le recueil d'un consentement "libre".
Plusieurs autres associations de défense des libertés numériques avaient rejoint le front contre Meta.
Cette manœuvre de Meta avait conduit la Commission européenne a rendre au mois d'avril un verdict de "non conformité" assorti d'une amende de 200 millions d'euros. L'entreprise américaine avait mis en œuvre une nouvelle version de son système en novembre 2024, à la suite de premiers échanges avec la Commission européenne.
De la publicité sans pistage, gratuitement
Le règlement européen sur les marchés numériques impose des exigences spécifiques aux entités désignées dans la catégorie des "contrôleurs d’accès", dont Meta fait partie aux côtés d'autres acteurs majeurs dans différents secteurs des marchés numériques.
Parmi ces exigences, le règlement impose de ne pas "utiliser de manière croisée les données à caractère personnel provenant du service de plateforme" sans récolter le consentement de l'utilisateur.
Face à cette obligation, de plus en plus d'acteurs sur le web proposent des offres similaires à celle de Meta. Soit une offre payante dépourvue de publicité ciblée en alternative à une offre gratuite autorisant le ciblage publicitaire. Ce modèle, baptisé "payer ou consentir", n'est pourtant pas celui recommandé par les organisations européennes. Elles recommandent plutôt d'offrir une alternative gratuite basée sur la publicité non ciblée. Dans une étude récente menée par noyb sur le sujet, l'association plaide en faveur de cette alternative en montrant que les internautes seraient massivement en faveur de ce troisième choix.
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