Numspot lance sa plateforme cloud souveraine face à S3NS

Numspot est officiellement sur les rails depuis le 10 décembre. Le développement du fournisseur de cloud souverain est lui engagé depuis 2022. Il est constitué autour d’un “consortium industriel” composé de Docaposte, Dassault Systèmes (surtout sa filiale Outscale), Bouygues Telecom et la banque des Territoires.
Depuis, ont été conçues différentes briques technologiques. Ainsi, en avril dernier, Numspot annonçait l’intégration de Kubernetes, OpenShift et PostgreSQL comme services cloud managés.
Onze clients sont onboardés sur la plateforme souveraine, dont Docaposte lui-même, mais aussi CNP Assurances.
Deux offres cloud : eu-west et cloud-gouv
Numspot aura fort à faire pour rivaliser avec d’autres offres de cloud souverain ou de confiance, dont celles basées sur les technologies des hyperscalers. Bleu, reposant sur Azure de Microsoft, et S3NS adossé à GCP, sont eux aussi lancés - sans oublier les acteurs européens existants (Scaleway, Cloud Temple, Ovhcloud…).
Pour cohabiter avec ces concurrents sur le marché, Numspot met en avant plusieurs arguments. Parmi ceux-ci, l’unification et la simplification de “la gestion des environnements d’infrastructures de cloud privé ou public.”
L’entreprise française promet également “une conformité aux plus hauts standards de sécurité.” A date, Numspot dispose de la certification ISO 27001. Le fournisseur vise surtout une qualification SecNumCloud et la certification HDS.
Open source first sur la réversibilité et l’autonomie
Avec la qualification de l’Anssi, Numspot prévoit d’ailleurs de décliner sa plateforme en deux offres. Une première - eu-west - et une seconde cloud-gouv disposant du label SecNumCloud. Ce processus est cependant aussi engagé par nombre de ses rivaux.
SecNumCloud constituera-t-il encore à l’avenir un différenciateur concurrentiel ? A voir. Pour se démarquer, Numspot insiste donc également sur la priorité donnée à l’open source dans la conception de sa plateforme.
Au travers de cette approche dite “open source first”, le fournisseur souverain estime garantir la flexibilité et l’évolutivité du socle technologique, mais aussi la réversibilité et l’autonomie numérique.” Un positionnement de nature à le démarquer des solutions propriétaires des hyperscalers et du vendor locking associé.
Mais la dynamique actuelle sur le marché du cloud impose aussi à Numspot d’embarquer des services d’IA. Dans ce domaine, le fournisseur met en avant un plus grand contrôle sur les données. Comment ? En unifiant "l’accès, la gouvernance et le traitement des données sur l’ensemble des environnements : cloud public, privé et infrastructures locales.”
Des outils préconfigurés à venir sur l'IA
Numspot doit cependant aller plus loin. Il ne s’agit pas de tout rédévelopper. L’entreprise, consciente de la nécessité d’accélérer le time-to-market, prévoit donc de s’appuyer sur des partenariats. Elle annonce vouloir constituer progressivement un écosystème de partenaires de la Data et de l’IA.
Pour cela, “des outils préconfigurés prêts à l’emploi ne nécessitant pas ou peu d’intégrations longues et complexes” viendront donc compléter la plateforme Numspot. Ces annonces suffiront-elles néanmoins pour incarner “une alternative innovante, ouverte et exigeante” comme revendiqué ?
Numspot a notamment face à lui S3NS, en disponibilité générale depuis le 16 octobre, et qui compte déjà de multiples clients (Matmut, MGEN, Club Med…), tout en bénéficiant de la puissance de frappe de Google - comme de l’argument confiance & sécurité via Thales.
La puissance de S3NS sur l'IA grâce à Vertex AI

© Christophe Auffray
Anthony Cirot (VP EMEA South de Google Cloud) et Hélène Bringer, présidente de S3NS, ont d’ailleurs profité d’une tribune lors d’Adopt AI au Grand Palais pour promouvoir leur cloud de confiance - en cours de qualification SecNumCloud. Ils ont pu insister sur la souveraineté de la plateforme et ses capacités sur l’IA via Vertex AI.
Lors de sa keynote, Hélène Bringer ne manquait d’ailleurs pas de vanter les atouts de Vertex, présenter comme un outil essentiel mettant à disposition plus de 200 modèles tiers et soulignant l'importance d'être un "cloud ouvert".
La souveraineté est qualifiée de "levier pour innover" plutôt que de contrainte. Hélène Bringer précise qu'une plateforme souveraine nécessite trois éléments : les derniers outils et modèles d'IA, un data lake intégré, et surtout la liberté de choix technologique (base de données, système d'exploitation, langage de code).
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