Dell et Lenovo annoncent une hausse des prix de 20 % dès décembre

L'année 2026 s'annonce financièrement douloureuse pour quiconque prévoit de renouveler son équipement informatique. Une crise majeure des composants, alimentée par la demande insatiable de l'intelligence artificielle, contraint les géants du secteur à revoir leurs grilles tarifaires dans l'urgence.

Dès les prochains jours, s'offrir un ordinateur ou un smartphone demandera donc un effort budgétaire bien plus conséquent.

Dell et Lenovo, deux leaders mondiaux, ouvrent le bal des augmentations avec des mesures immédiates. Pris en étau entre des coûts de fabrication qui explosent et une pénurie de mémoire vive qui s'installe, les constructeurs ne peuvent plus absorber la facture. Cette inflation technologique touche désormais tout l'écosystème, du serveur surpuissant au téléphone d'entrée de gamme, redessinant le paysage du marché pour les mois à venir.

© Trendforce

Dell et Lenovo imposent une hausse immédiate face à la crise de la mémoire

Les consommateurs n'auront pas à attendre 2026 pour sentir la différence : la flambée des étiquettes commence maintenant. Selon Trendforce, Dell a informé ses clients d'une augmentation de 15 à 20 % effective dès la mi-décembre. Cette décision radicale répond à une situation inédite, comme le soulignait récemment à ZDNET Anwar Dahab, General Manager de Dell France. "On n'est pas dans une industrie où on peut se permettre d'absorber un tel choc de prix" disait-il à propos de l'explosion du prix de la mémoire.

Lenovo emboîte le pas avec un ultimatum fixé au 1er janvier 2026. Dans une note officielle, le constructeur prévient que tous les devis actuels expireront à cette date précise. L'entreprise incite ses partenaires à commander sans délai pour éviter le surcoût.

Cette pression tarifaire découle directement de l'explosion du prix de la DRAM DDR5, dont le coût a bondi de 70 % sur un an, avec des pics atteignant +170 % pour certaines pièces spécifiques.

HP reste pour l'instant plus prudent, son PDG Enrique Lores évoquant une seconde moitié de 2026 "difficile".

L'appétit vorace de l'IA assèche les stocks et dicte les prix

La cause de cette inflation porte un nom : l'intelligence artificielle. Les géants de la tech se disputent les composants pour alimenter leurs centres de données, créant un déséquilibre profond. Thibaut Henin, expert en informatique, résume parfaitement la situation au micro de France Info : "Les fabricants de RAM ont deux clients potentiels : d'un côté, les fabricants de matériel pour tout usage [...] et de l'autre côté, les data centers d'IA qui, eux, par contre, veulent bien mettre l'argent qu'il faut pour avoir les matériels qu'ils ont choisis."

Ce mécanisme de marché favorise logiquement le plus offrant. Jean-François Bobier, du Boston Consulting Group X, précise à BFM qu'"il y a une concentration de l’offre, trois acteurs, Samsung, SK Hynix et Micron, contrôlent environ 95% de la Ram". Ces fournisseurs privilégient désormais les infrastructures d'IA, plus rentables. Il ajoute qu'"Avec un engagement d’achat d’infrastructures d’IA pour 2026 d’environ 400 milliards de dollars", la capacité de production mondiale se trouve siphonnée.

Thibaut Henin confirme que "L'engouement pour l'IA génère un engouement pour ces composants-là, et les acteurs de l'IA peuvent mettre un prix supérieur, ce qui fait flamber les prix."

Smartphones et PC : les dommages collatéraux pour le consommateur

L'impact dépasse largement le rayon des ordinateurs professionnels. La Ram représente déjà entre 10 et 20% du prix d’un PC. Pour compenser la hausse des coûts, les marques pourraient réduire la qualité des appareils, et proposer des configurations d'entrée de gamme, comme 8 Go de RAM.

Sur le marché des smartphones, la facture s'alourdit aussi, avec une hausse estimée entre 8 et 10 % pour les futurs modèles.

Face à ces coûts prohibitifs, une vieille technologie pourrait renaître : le port microSD. Car en effet cette technologie permet de greffer des cartes mémoire aux appareils. De quoi réduire le coût du stockage interne et laisser l'utilisateur étendre la mémoire à ses frais.

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